Nous sommes tous des consommateurs, alors si nous étions un peu plus acteurs !!

J’entends encore souvent, trop souvent, des personnes me dire :

  • Oui le bio c’est bien, mais c’est super cher, et est-ce vraiment du bio ?
  • Bon soyons honnête, on ne changera pas les choses, tant que les gens (traduisez par là les autres, les étudiants, les pauvres …) achèteront les produits les moins chers, les industriels ne bougeront pas le petit doigt.
  • Franchement j’aimerais bien mais je n’ai pas le temps…

Je pourrais continuer longtemps comme cela, mais non !

Moi j’y crois !  Je crois qu’on peut changer les choses. Car même si il est irréaliste de penser que ces produits ne seront plus consommés demain suite à une prise de conscience globale et mondiale, que si ils n’ont plus de clients ils finiront par produire autre chose. Il est par contre très envisageable de se dire que, petit à petit, en modifiant nos habitudes… Il y a déjà eu des progrès, comme pour l’huile de palme par exemple.

Certes ce n’est pas facile de changer, les industriels ont tout fait pour nous « faciliter » la vie, enfin surtout la leur et celle de leur portefeuille. Mais heureusement la législation est, un peu, de notre côté et les obligent, enfin leur demandent, à indiquer la composition des produits qu’ils nous vendent (en petit, mal imprimé et avec des codes bizarres). Bon soyez clairs, ils emploient des codes compliqués pour qu’on ne comprennent rien et ont mis en place des tas d’allégations nutritionnelles pour nous faire croire que … et même si on sait bien que tout cela est purement marketing, leur chiffre d’affaire semble indiquer que leur stratégie marche.

Allez trêve de blabla, ce n’est pas le sujet de mon article. Je veux vous donner un petit récapitulatif pour vous aider à décrypter ces étiquettes minuscules dans les magasins et vous aider à faire vos choix. Parce que nous sommes libre d’acheter ou non les produits qu’ils nous proposent.

Conseil n° 1 : Privilégiez les produits bruts et acheter chez les producteurs.

Oui je sais notre mode de vie actuel ne nous le permet pas toujours, pas souvent même, mais je ne pouvais pas ne pas le dire, c’est de loin le moyen le plus efficace de savoir ce que l’on met dans notre assiette.

Conseil n°2 : Consommez local

Pourquoi acheter de l’huile d’olive de Tunisie, quand on habite dans le sud de la France ? Le prix, la facilité ? Et oui il y a souvent plus de produits qui viennent de loin que de produits locaux dans nos rayons. Surement une histoire de marge ! Et pourtant le mieux est de favoriser les circuits courts, car plus un produit voyage, plus son passeport devient chargé et plus il devient difficile de savoir d’où il vient. Les industriels vont nous dire que les étiquettes sont trop petites pour tout noter, du coup on a des trucs un peu vague du genre origine : hors UE. Ils sont sérieux, ça veut dire quoi ça. Moi, clairement, je boycotte. Je pars du principe, comme le disait Christophe Brusset, que  « si l’origine était valorisante elle serait mise bien en avant, comme le Tabasco Made in USA ».

J’ai écrit il y a peu un article sur la consommation des produits locaux, si ça vous dit :

https://decoeurasoi.fr/consommer-local-pour-ou-contre/

Conseil n° 3 : Contrôler les dates limites

Et oui, dans la distribution, comme dans les restaurants on applique la règle du premier entré premier sorti. En gros quand on reçoit de nouveaux produits, on les range en dessous des anciens qui doivent être les premiers à être vendu.

Donc quand on fait ses courses pour la semaine et qu’on achète les produits bien en avant dans les rayons, il arrive que la date soit très courte voire limite. Certains supermarchés mettent en place des produits en promotions du fait de la date courte, si vous êtes adeptes du batch cooking (je vous en parlerai bientôt, depuis le temps que je veux le faire) pourquoi pas, et au moins ça a le mérite d’être clair et ça j’aime bien moi, la clarté.

Sur les dates limites on fait donc attention :

DLC : date limite de consommation, à ne pas dépasser comme pour la viande, les œufs …

DLUO : date limite d’utilisation optimale, si on dépasse un peu voire beaucoup c’est pas grave, pour la santé en tout cas, par contre les qualités dites organoleptiques risques d’être réduites, (épices, farines, sodas, pâtes…)

Soyez juste au fait que les acteurs de la grande distribution réclament aux industriels des produits à date longue. Plus ils peuvent les garder en magasin moins il y a de perte, c’est logique. Alors ne vous étonnez pas si votre sandwich n’a pas de goût, car la salade, la tomate pas trop mûre ça tient mieux ! Votre boulanger en fait peut être de délicieux.

On a même déjà vu des produits être reconditionnés pour avoir une nouvelle étiquette, mais ne soyons pas parano non plus, tous les supermarchés ne sont pas des fraudeurs.

Conseil n° 4 : Lire les étiquettes

Pour bien choisir un produit, après avoir regardé son origine et sa date de péremption, on va scruter la liste des ingrédients.  Moins il y a d’ingrédients mieux c’est :

Prenons l’exemple d’une vinaigrette toute faite (je ne donnerais pas la marque) : eau, moutarde (15,5%) {eau, vinaigre, graines de moutarde, sel, épices}, vinaigre, huile végétale (10%), sirop de glucose-fructose, épices, stabilisants (E415, E401), sel, arômecolorants (E150a, E161b).

Moi si je fais un vinaigrette de base, ça donnerai plutôt huile végétale, vinaigre, moutarde, sel et poivre (et dans un flacon en verre au frigo elle se conserve super bien !)

Bon alors pour faire simple sur une étiquette on a :

  • la liste des ingrédients par ordre d’importance. Exemple : chocolat en poudre de marque, ingrédients sucre, cacao maigre, émulsifiant… il y adonc plus de sucre que de chocolat. Il serait donc plus judicieux d’appeler ce produit sucre chocolaté non ?

Il est important de faire attention à l’ordre, pour reprendre la vinaigrette, on peut l’alléger avec un peu d’eau c’est ok, mais en mettre plus que d’huile, pas étonnant d’avoir besoin de rajouter des stabilisants… Pour un biscuit le premier ingrédient devrait être la farine et non le sucre …

  • tout un tas de terme technique pour parler de choses pas si simples. Par exemple on donne tout un tas de nom au sucre. Là, on a du sirop de glucose-fructose dans la vinaigrette, ça vous arrive à vous de mettre du sucre dans la vinaigrette ? Ils sont bizarres ces gens là, ah non j’oubliais, il le font exprès !

Si vous en avez marre de jouer à cache cache avec le sucre je vous suggère la lecture d’un autre article :

https://ensembleversunmondemeilleur.com/sucre-ou-te-caches-tu/?ref=9

On va dire alpha-tocophérol pour vitamine E (de synthèse bien sûr), acide ascorbique pour vitamine C, oui ce sont les noms scientifiques vous allez me dire, c’est vrai, mais quand vous faites une cure de vitamines (même de synthèse) vous employez souvent ces termes là ?

Bon pour faire simple, moi si je connaît pas j’achète pas !

  • Les informations nutritionnelles si on le souhaite, mais honnêtement vous le savez déjà que les chips c’est super gras et super salé !

Ça permet de repérer le taux de matières grasses saturées et de sucres dans les glucides. On sait qu’il faut en limiter la consommation alors c’est bon à prendre.

Certains industriels ont trouvé des parades, pour reprendre mon chocolat en poudre, on ne vous donne pas les informations du produit brut mais du produit dilué dans du lait demi écrémé (car on ne doit le consommer que comme cela ! on a jamais vu d’enfants en saupoudrer sur une tartine beurrée pour remplacer la pâte à tartiner, ni personne doubler la dose recommandée, ou en mettre dans un gâteau car moins amer que le cacao…). Donc si on regarde vite on se dit sucre 9,5 g pour 100ml (ml pour du chocolat en poudre ça met la puce à l’oreille) ça va c’est correct moins de 10 % de sucre. Non mais franchement, vous l’avez pas l’impression d’être pris pour des C.

  • un gros paquet de E : en version courte ça donne

E100 : colorants

E200 : conservateurs

E300 : Agents anti oxygène

E400 : Agents de textures

E500 : Acidifiants

Pour faire simple on évite les E, par simple principe de précaution, moins on en mange mieux c’est.

Conseil n° 5 : Faites confiance à votre bon sens

J’en parlais un peu en vous disant de faire attention aux dates limites, mais parfois le plus simple, c’est de se faire confiance. Si la couleur ne vous inspire pas, si la texture vous laisse perplexe, si les fraises ne sentent pas les fraises, si les tomates sont aussi fermes que les pommes de terre, choisissez autre chose.

Autorisez vous à faire des erreurs, c’est aussi comme cela qu’on apprend. Ce poisson que vous avez acheté surgelé à rendu beaucoup d’eau à la cuisson, il en a peut être été rempli artificiellement (les chinois aiment bien faire ça) pour augmenter son poids. Certains poissons sont péchés dans l’atlantique, puis envoyé en Chine avant de revenir en Europe pour y être vendu !

Pour les poissons les mieux est d’éviter le poisson d’élevage, personnellement la dernière fois que j’ai voulu acheter du saumon sauvage j’ai eu beaucoup de mal à en trouver.

Et honnêtement, il m’arrive encore, rarement, de me « faire avoir », parfois l’emballage est bien fait, les allégations nutritionnelles sont tellement bien réfléchies (vous savez ces petites phrases comme sans sucres ajoutés, teneur garantie en vitamine C), et puis on a envie de pouvoir faire confiance, de se reposer sur l’expertise des autres…

J’en reviens toujours à ce vieil adage, « on est jamais mieux servi que par soi même ».

Je pourrais aussi vous parler des emballages, des labels, des promotions, des marques, mais je finirais par écrire un livre. Si vous voulez en lire un sympa j’aime bien « Vous êtes fous d’avaler ça » de Christophe Brusset que j’ai cité un peu plus haut, il y en a beaucoup d’autres sur le sujet, et de nombreux reportages télé.

Si vous êtes dans la région de Nîmes j’organise environ deux fois par an un atelier sur ce thème, alors joignez vous à moi.

https://lesateliersdecamille.fr/atelier-conseil-et-pratique/

Pour finir, car il commence à être un peu long cet article, non ? C’est un coup à prendre, quand on n’a pas l’habitude au début c’est un peu fastidieux, c’est pour cela qu’on peut aimer se faire accompagner, ou installer une application pour nous aider. Mais rapidement on sait quels sont les marques qui jouent le jeu, quels sont les produits qu’on achète, qui sont sensiblement toujours les mêmes…